Le contraste entre les piètres performances du géant américain du divertissement – dont l’action a chuté de 7% en bourse face à Netflix et Disney – et la rémunération de ses dirigeants ne passe plus.
Un salaire mirobolant et un refus retentissant. Réunis mardi en assemblée générale, les actionnaires de Warner Bros. Discovery, géant américain des médias et du divertissement, ont voté majoritairement contre les rémunérations de ses dirigeants. En première ligne : le salaire du PDG du groupe, David Zaslav, qui a perçu 51,9 millions de dollars en 2024. Près de 60 % des voix exprimées se sont opposées au montant de ses émoluments.
Le désaveu, certes consultatif, n’en est pas moins cinglant. En 2023, une courte majorité (53 %) avait validé les salaires – déjà exorbitants – des dirigeants de la multinationale américaine. Cette année, selon un dépôt réglementaire consulté par le média américain CNN, quelque 1,06 milliard de voix ont voté contre sa rémunération, contre 724 millions en faveur. Une claque pour David Zaslav, patron du groupe depuis la fusion entre WarnerMedia et Discovery, Inc. en 2022.
En cause, notamment : un contraste entre les piètres performances du groupe et la rémunération accordée à ses dirigeants qui ne passe plus. En 2024, l’action Warner Bros. Discovery a en effet chuté de 7 %. Dans le même temps, son concurrent Netflix bondissait de plus de 80 % et Disney progressait de 24 %. L’indice S&P 500, qui regroupe 500 des plus grandes entreprises américaines, enregistrait, lui, une hausse de 23 %.
Poursuivre le dialogue
Dans un communiqué, cité par la CNN, le conseil d’administration de Warner Bros. Discovery tente de temporiser : «Le conseil de Warner Bros. Discovery apprécie l’avis de l’ensemble de ses actionnaires et prend au sérieux le résultat du vote annuel sur la rémunération des dirigeants», peut-on lire. Il promet de «poursuivre le dialogue constructif avec [ses] actionnaires» via son comité des rémunérations.
D’autant que du côté de la concurrence, les patrons des grands noms du secteur sont, eux aussi, loin d’être lésés : les co-PDG de Netflix, Ted Sarandos et Greg Peters, ont respectivement touché 61,9 et 60,3 millions de dollars l’an dernier. Bob Iger, chez Disney, a quant à lui perçu 41,1 millions. Des montants astronomiques, mais mieux acceptés par des actionnaires au vu de leur performance.
La fronde des investisseurs de Warner Bros. Discovery intervient dans un contexte d’inquiétudes sur la stratégie du groupe. Récemment, les actionnaires de la multinationale américaine ont validé un amendement augmentant de 25 millions le nombre d’actions disponibles pour les employés. Pas sûr que cela suffise à apaiser les esprits.
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