5,7 % : c’est le taux de chômage enregistré sur la zone d’emploi Pontivy-Loudéac lors du troisième trimestre 2022. Un chiffre plus bas que la moyenne du Morbihan (5,9%), de Bretagne (6 %) et de la France (7,1 %). 

Rien que sur l’année 2022, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans activité) a diminué de 316 personnes, soit une baisse de 9 %. En outre, depuis le début de l’année 2023, 847 candidats ont repris un emploi de plus d’un mois. 

À noter que parmi les candidats, le nombre de jeunes baisse (- 18 %), tout comme les longues durées (- 24 %), les bénéficiaires du RSA (- 14 %), ou encore les travailleurs handicapés (- 14 %)

Tous ces chiffres prouvent que ça bouge sur le territoire. Néanmoins, aujourd’hui, beaucoup d’entreprises sont en situation de recrutement.

Des métiers en tension

Rien qu’en 2022, l’agence de Pontivy a diffusé 20 190 offres d’emploi. 

Les métiers les plus en tension sont les suivants : transport, industrie agroalimentaire, maintenance industrielle, logistique, mécanique automobile, manutention, services domestiques, comptabilité, ingénierie industrielle, conduite d’engins de déplacement de charges, soins (hygiène, confort et infirmiers), bâtiment.

Chaque domaine a ses propres origines de freins à l’embauche : fort turnover, manque de main d’œuvre (vivier trop faible de candidats), durabilité de l’emploi, conditions de travail, inadéquation géographique ou forte spécificité entre la formation et l’emploi. 

Laure Thomas souligne : « En ce qui concerne certaines causes de tension, des efforts sont déjà réalisés. Déjà, les entreprises réfléchissent pour améliorer les conditions de travail. De notre côté, nous aidons les candidats à établir une réflexion concernant leur mobilité. » 

Des actions constantes de Pôle emploi

Face à cette situation, Pôle emploi a mis en place plusieurs actions. « Notre but est de trouver une solution rapidement aussi bien pour les candidats que pour les entreprises », indique la directrice.

Tout d’abord, depuis novembre 2022, il existe un suivi spécifique des demandeurs d’emploi inscrits dans certains métiers en tension. L’objectif étant de proposer des offres des secteurs de la santé, de l’hôtellerie-restauration ou encore du transport. « C’est surtout destiné à ceux qui n’ont pas trop de freins », précise Laure Thomas.

Par ailleurs, chaque agence dispose d’un budget « formation« . Par exemple, celle de Pontivy a organisé une formation de deux semaines en tant qu’opérateur de production en agroalimentaire pour huit demandeurs d’emploi.

Aussi, depuis 2022, des actions sont mises en place concernant les demandeurs d’emploi de longue durée et très longue durée. Certains sont en difficulté d’insertion. Parfois, la recherche de job est décourageante. En les aidant, ils retrouvent plus facilement un travail. Il faut agir avant que la précarité s’installe.

Pour rappel, Pôle emploi organise des évènements toutes les semaines, avec des temps forts thématiques pour agir sur les secteurs en tension. Exemple avec la semaine des métiers du prendre soin qui a lieu du 24 au 28 avril 2023 : présentation de formations, portes ouvertes de divers établissements.

Des initiatives innovantes

Avec la société Lactalis, Pôle emploi a expérimenté la méthode de recrutement par simulation.

L’entreprise s’affranchit du CV, du diplôme ou de l’expérience d’un candidat. Les compétences sont validées par une série d’exercices.

Ainsi, en mars 2023, 14 personnes sur 16 se sont révélées aptes : six d’entre elles ont obtenu des rendez-vous avec l’entreprise pour la poursuite du recrutement.

En outre, le 25 avril 2023, l’agence pontivyenne a lancé les ateliers de détection de potentiel. « Nous mettons les participants en situation d’exercice. L’objectif est de voir s’ils possèdent des aptitudes pour telle ou telle profession qui recrute, et donc de susciter des vocations », explique Laure Thomas.

Ainsi, selon la directrice : « Si tel est le cas pour une personne, nous contactons des entreprises pour lui proposer une semaine d’immersion. Le but est également de travailler sur l’attractivité des métiers, et de changer la vision des candidats. Nous avons commencer par le domaine de l’hôtellerie-restauration. »

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