Du foie gras, du vin, des épices, du champagne, des escargots ou du rhum : depuis vendredi 27 et jusqu’à dimanche 29 octobre, le gymnase Jules-Verne de Douarnenez s’est transformé en petit paradis des épicuriens, à l’occasion du Salon du vin et de la gastronomie. Organisé par l’association Douarnenez Événements, il réunit cette année 29 producteurs, un chiffre jamais atteint lors des 22 précédentes éditions. Ce samedi midi, le public était fidèle au rendez-vous pour déguster et acheter les excellents produits présentés par les exposants, mais aussi discuter avec eux et découvrir des histoires parfois singulières.

C’est le cas, par exemple, de Pierre-Charles Dartier. Ce vigneron de 55 ans dirige, en compagnie de sa sœur Marie-Pierre, le Château Cailletau Bergeron, domaine créé en 1933 par leurs grands-parents sur l’aire d’appellation Blaye Côtes de Bordeaux. « Nous produisons 300 000 bouteilles par an, une partie certifiée agriculture biologique, une autre partie Haute valeur environnementale. 80 % de notre production est destinée à l’export, principalement vers l’Amérique et l’Asie », décrit Pierre-Charles Dartier, habitué à parcourir les salons un peu partout en France. « Les salons sont toujours porteurs, en dépit de l’inflation. C’est une clientèle qui recherche avant tout le dialogue avec le producteur », observe-t-il

Remis sur pied à Tréboul

Et si le vigneron bordelais, père de deux enfants et ancien steward, a atterri au salon de Douarnenez pour une deuxième année consécutive, ce n’était pas tout à fait son plan de vol initial. « Auparavant, je me rendais plutôt du côté de Nancy à la même époque. Mais j’ai découvert Douarnenez en juin et juillet 2022 », explique Pierre-Charles Dartier. Il a en effet dû quitter son domaine, l’été dernier, direction le Centre de rééducation fonctionnelle de Tréboul. « Je me suis retrouvé avec la jambe droite paralysée, en raison d’une hernie discale dont je ne m’étais pas suffisamment préoccupé auparavant », décrit le vigneron, régulièrement secoué par les vibrations du tracteur à bord duquel il parcourt les 50 hectares de vignes de son domaine.

En l’espace de deux mois, bien aidé par le travail des soignants du centre de rééducation trébouliste, il s’est donc remis sur pieds et a pu retrouver le chemin des vignes, avec une manière différente d’aborder son métier. « Chaque matin, je marche une heure avant de commencer le travail afin d’organiser la journée, de manière à être plus efficient », souligne le viticulteur. À l’issue de son séjour trébouliste de l’été 2022, il a donc cherché à participer au salon du vin douarneniste, afin de revenir à l’endroit où il s’est requinqué. Chose faite par l’intermédiaire d’un ami à lui, un certain Jean-Luc, lui-même ami de Claude Prigent, président de l’association organisatrice de l’événement.

La Pointe du Van en inspiration

Vendredi soir, quelques instants après l’ouverture des portes du salon, Pierre-Charles a même eu le plaisir de recevoir la visite de quelques soignants du centre de rééducation. Il aura sans doute pu leur parler de la récolte 2023, « la meilleure depuis 2017 » après plusieurs années à subir les premiers effets du changement climatique. Il aura sans doute pu évoquer, aussi, l’une de ces dernières productions, le « Carménère Ancien monde ». Un assemblage, dixit le producteur, « aux parfums de la Méditerranée, en passant par les beaux fruits noirs Bordelais pour finir sur la minéralité et la belle pureté de la pointe du Van ».

Pratique

Le Salon des vins et de la gastronomie de Douarnenez se poursuit dimanche 29 octobre de 10 h à 18 h 30, au gymnase Jules-Verne. Entrée : 2 €.