Sans «rémunération correcte», le gestionnaire de lignes à haute tension en Belgique craint que ses investissements prévus pour faire face à l’électrification de la mobilité, du chauffage et de l’industrie ne puissent être pleinement réalisés. «Un tel scénario aurait un impact direct sur la vitesse et la progression de la transition énergétique en Belgique, sur l’ancrage de notre industrie et sur notre bien-être», explique l’entreprise.

La Libre rapportait mercredi que le régulateur fédéral de l’énergie (Creg) était sur le point de refuser l’augmentation de la rémunération des capitaux propres d’Elia, qui souhaite une rémunération des capitaux propres de 7,6%, contre 5,7% actuellement.

Dans une réaction livrée mercredi après-midi, l’entreprise s’étonne de ces fuites dans la presse «à propos d’un dossier strictement confidentiel dont les négociations ne se termineront qu’en fin d’année». Le gestionnaire, qui n’a pas été informé d’un rejet éventuel, demande à poursuivre en toute sérénité les discussions avec la Creg, «constructives jusqu’ici».

Les négociations en cours avec le régulateur concernent la période tarifaire 2024-2027. Elia estime aujourd’hui que l’accord concernant le «Return on Equity» (RoE) ou «rendement des capitaux propres», conclu en mars 2022 et fixé à environ 5,7%, ne répond plus aux conditions financières actuelles. «L’évolution inattendue des taux d’intérêt depuis mars 2022 fait que le RoE convenu à l’époque est insuffisant pour attirer le capital nécessaire à notre important programme d’investissement. Elia ne demande rien de plus qu’une rémunération correcte pour pouvoir réaliser les plans d’investissement», explique l’entreprise.

Celle-ci ajoute que des discussions similaires ont été menées en Allemagne où est active 50Hertz, filiale du groupe Elia. Le régulateur allemand (la Bundesnetzagentur ou BNetzA) a déjà en partie répondu favorablement à la demande des gestionnaires de réseau.

L’entreprise rappelle ensuite les défis qui attendent la Belgique en matière de transition énergétique. «Pour anticiper les besoins et les évolutions, Elia a élaboré pour les cinq prochaines années un programme d’investissement de 7,2 milliards d’euros. Malgré l’ampleur du montant investi, l’impact de l’augmentation tarifaire d’Elia sur la facture totale des consommateurs finaux est limité.» Ces investissements auront même «un grand impact positif sur l’évolution des prix de l’électricité et le bien-être».

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