Directeur général d’Amazon en France, Frédéric Duval est entré chez le géant de l’e-commerce il y a dix-sept ans. A mesure qu’elle s’installait dans le quotidien de millions d’internautes, l’entreprise a considérablement étoffé son maillage logistique dans l’Hexagone, et ses effectifs. Elle s’efforce aujourd’hui de redorer son image en matière de conditions de travail.
L’Express : Quelle est l’empreinte d’Amazon en France sur le plan de l’emploi ?
Frédéric Duval : Amazon est très lié à la France. Nous avons investi plus de 20 milliards d’euros dans le pays depuis 2010. Et nous avons payé l’an dernier 580 millions d’euros d’impôts, pour 10,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Notre effectif se monte aujourd’hui à 20 000 CDI. Mais nous sommes aussi à l’origine de 42 000 emplois indirects chez nos prestataires ou nos sous-traitants. Quant à l’activité de notre marketplace, elle génère 35 000 emplois chez les TPE et PME françaises qui vendent dans nos boutiques. Au total, Amazon représente, directement ou indirectement, près de 100 000 emplois en France et nous en sommes très fiers.
A cela s’ajoutent des bulles d’activité, comme la période de Noël qui approche et qui va nous amener à recruter 6 500 intérimaires, dans l’ensemble des régions françaises, des Hauts-de-France au Grand Est, en passant par l’Occitanie, la Bretagne ou la Normandie.
Ces emplois saisonniers permettent à des milliers de salariés de rejoindre l’entreprise, de découvrir nos métiers – il y en a 400 différents – et, qui sait, d’entamer une carrière chez nous. Amazon est en croissance : nous sommes donc enclins à titulariser bon nombre d’intérimaires. La directrice adjointe d’un de nos centres de distribution a, par exemple, commencé sa carrière chez nous avec un job saisonnier. Plus globalement, notre image de marque est bonne, nous n’avons pas de difficultés à recruter.
Comment les métiers de la logistique ont-ils évolué ces dernières années, du fait de la numérisation et de l’avènement des systèmes d’information ?
La robotique est de plus en plus présente, avec une technicité croissante que nos salariés doivent assimiler dans nos sites logistiques, que ce soit dans nos 8 centres de distribution, nos 3 centres de tri ou nos 26 agences de livraison en régions, d’où partent ensuite les vans qui vont chez nos clients. J’ai participé récemment à la remise des diplômes, à Paris, de l’Ecole Amazon : près de 400 salariés, qui ont suivi chez Amazon une formation accélérée, gratuite et qualifiante, se sont vus décerner un diplôme en logistique reconnu par l’Etat, de niveau BEP/CAP à Bac pro. Ce sont souvent des formations techniques mais certaines sont plus académiques. Nos process de recrutement ne sont pas fermés, en fonction d’études ou de profils précis. On recherche d’abord chez les candidats de l’envie, un potentiel et une certaine passion du client. En retour, nous les formons et leur garantissons une évolution professionnelle dans l’entreprise.
Amazon a présenté récemment aux Etats-Unis un robot humanoïde, Digit, qui transporte des bacs vides dans un entrepôt pour les ranger dans des armoires. Comment convaincre une partie de vos salariés qu’ils ne seront pas remplacés, demain, par des machines de cet ordre ?
Le passé parle de lui-même. Quand j’ai rejoint Amazon en 2006, il y avait 75 salariés à l’entrepôt de Boigny-sur-Bionne, près d’Orléans, et 19 à Paris. Aujourd’hui, nous sommes plus de 20 000 dans toute la France, alors qu’on a introduit des robots de plus en plus sophistiqués dans tous nos sites. L’automatisation n’est pas l’ennemie de l’emploi, c’est même l’inverse car elle évite aux salariés d’effectuer des tâches répétitives et pénibles, comme le portage de charges lourdes ou les longues marches, et leur permet, in fine, de se concentrer sur des missions plus complexes et à plus haute valeur ajoutée, comme le contrôle qualité par exemple.
Nous avons mandaté l’Ifop récemment pour conduire une étude auprès des salariés de nos entrepôts en France : 81 % recommanderaient à leurs proches de travailler chez Amazon. Par rapport à la norme de l’Ifop sur les salariés des secteurs public et privé en France, c’est 20 points de plus que la moyenne nationale.
Les conclusions d’un rapport commandé par le Comité social et économique de l’entreprise au cabinet Progexa ont été dévoilées il y a quelques jours par l’AFP. On y apprend que le nombre d’accidents du travail avec arrêt a plus que doublé en 2022, passant de 482 incidents à 1 132. Ou que le taux d’absentéisme, jugé « alarmant », s’établit à 15,9 %. Que vous inspirent ces chiffres ?
Nous discutons régulièrement avec les organisations syndicales et nous prenons notre rôle d’employeur extrêmement au sérieux. Amazon offre un environnement de travail sûr et moderne. Nos salaires sont compétitifs, nos avantages sociaux excellents.
On a investi 25 millions d’euros depuis 2022 pour améliorer la sécurité et le bien-être de nos salariés. Pour autant, je considère que tout incident est un incident de trop. Nous nous inscrivons dans une démarche d’amélioration continue, pour faire en sorte que la sécurité soit au cœur de notre action. Après, la maturité d’un site par rapport à un autre peut jouer.
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Divorcer d’un manipulateur – Un emploi à plein-temps.,Infos sur l’ouvrage. Disponible à CULTURA.
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