Publié le
10 Mar 24 à 11:20
Directrice territoriale Jura Haute-Saône France Travail, Muriel Ketterlin analyse la situation de l’emploi dans le Jura ce mois de mars 2024, avec un taux de chômage bas, mais des entreprises qui peinent toujours à recruter. De nouvelles pistes se profilent.
V.D.J. : Quelle est la situation économique du Jura en ce début d’année 2024 ?
Muriel Ketterlin : Elle est plutôt stable, avec un taux de chômage plus favorable que dans le reste de la France et dans la Région. Il est de 5,4 % (au troisième trimestre 2023), pour 6,5 % en Bourgogne Franche-Comté.
16 645 personnes inscrites
Au niveau des personnes qui sont inscrites à France Travail, on voit même une légère baisse, soit 8 303 demandeurs d’emploi en catégorie A (des personnes qui ne déclarent aucune activité), avec une baisse de 1,3 % sur un an.
Pour les autres catégories, y compris pour les personnes qui travaillent en intérim ou celles qui sont à temps partiel, le nombre est de 16 645 personnes inscrites, soit une baisse de 0,4 % par rapport à l’année précédente.
« Il y a du travail tous secteurs confondus »
Ce qui est marquant, c’est que l’on enregistre une très forte baisse sur les douze derniers mois des travailleurs handicapés (- 7,8 %) et des bénéficiaires du RSA (-4,2 %), alors que ce sont parfois les personnes qui ont le plus de difficultés à trouver un emploi. Au final, au regard de la situation économique, elles ont réussi à se réinsérer ; ce qui est plutôt positif.
V.D.J. : Comment expliquez-vous cette différence ?
M.K. : Quand les employeurs rencontrent des difficultés de recrutement, ils revoient parfois leurs critères d’embauche, et sont plus ouverts à des profils qu’ils n’auraient peut-être pas recrutés à une période où ils avaient pléthore de CV prêts à l’emploi avec toute la qualification et l’expérience voulues.
Là, les employeurs ont été plus ouverts dans leurs recrutements et plus enclins à prendre des gens qui n’ont pas travaillé depuis un certain temps et qui ont accepté de les former dans leur entreprise. Dans ce sens-là, la situation a été favorable pour des personnes qui avaient plus de difficultés auparavant à trouver du travail.
V.D.J. : Qu’en est-il de l’emploi salarié ?
M.K. : On enregistre, dans le Jura, une stabilité sur les douze derniers mois. Aujourd’hui, on ne voit pas de grosses inquiétudes par rapport au marché du travail ; dans tous les secteurs, c’est à peu près stable. Seul l’emploi intérimaire baisse de 10 % sur les douze derniers mois, car une entreprise qui rencontre des difficultés a tendance à se séparer de ses intérimaires.
Parmi ces emplois intérimaires qui baissent, le secteur le plus marqué est celui de l’industrie où l’intérim a baissé de 17 % en un an. C’est cependant trop tôt pour dire que la situation se dégrade, car nous avons encore de nombreuses offres d’emploi qui sont diffusées.
4 600 offres d’emploi tous secteurs confondus
Nous avons connaissance de quelques licenciements, notamment dans le Haut-Jura, de façon éparse. Par contre, il y a encore 4 600 offres d’emploi qui sont diffusées dans le Jura : donc il y a beaucoup de travail, tous secteurs confondus.
V.DJ. : Malgré ce contexte plutôt favorable, de nombreuses entreprises rencontrent des difficultés de recrutement.
M.K. : On constate que les personnes inscrites en tant que demandeurs d’emploi ont souvent de faibles qualifications. Elles recherchent des métiers qui ne demandent pas de critères de diplôme. Après, on rencontre aussi des personnes qui sont confrontées à des difficultés de mobilité (ce qui constitue un gros frein sur le département) ou des difficultés de santé avec des problèmes périphériques.
« Sept immersions sur dix débouchent sur une embauche »
C’est pourquoi nous essayons d’accompagner de façon très rapprochée ces personnes en proposant des solutions de formation, notamment en entreprise, avec des dispositifs durant lesquels les personnes peuvent intégrer l’entreprise pendant la période de formation tout en restant demandeur d’emploi.
Dans ce dispositif, l’entreprise ne verse pas de salaire, mais à l’issue de la formation, elle s’engage sur un contrat d’au moins six mois qui permet de mettre le pied à l’étrier. On développe aussi de plus en plus l’immersion professionnelle, car on se rend compte aujourd’hui qu’à l’issue d’une immersion d’une semaine ou quinze jours, sept fois sur dix cela mène à une embauche dans l’entreprise ou ailleurs.
Cela permet de reprendre confiance, de montrer de quoi on est capable et à l’employeur d’être rassuré par rapport à certains profils. La période d’immersion permet de créer du lien et faire en sorte que la personne soit embauchée.
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