ECONOMYNEXT — L’Institute for Health Policy (IHP), qui a mené des sondages d’opinion sur l’élection présidentielle au Sri Lanka, a déclaré qu’il avait dû réviser considérablement son modèle précédent en raison d’un effet apparent de désirabilité sociale qui l’avait conduit à sous-estimer le soutien à un candidat, bien que le même effet puisse également potentiellement conduire à une surestimation.

Le directeur exécutif de l’IHP, le Dr Ravi Rannan-Eliya, a déclaré dans un communiqué de l’institut le mercredi 18 septembre qu’il avait été contraint de réviser le modèle qu’il avait utilisé au cours des mois précédents afin de faire face à une augmentation substantielle depuis juillet 2024 des répondants déclarant avoir voté en surnombre pour le leader du National People’s Power (NPP) Anura Kumara Dissanayake en 2019.

« Cet effet apparent de désirabilité sociale a conduit le modèle précédent à sous-estimer le soutien à Dissanayake, car le modèle supposait que seulement 3 % de l’électorat avait voté en ce sens. Dans le même temps, cet effet de désirabilité sociale peut être associé au fait que les répondants disent aux enquêteurs qu’ils voteront pour Dissanayake alors qu’ils n’en ont pas l’intention. L’IHP prévient que ces deux effets fonctionnent dans des directions opposées et qu’il n’est techniquement pas possible à l’heure actuelle de savoir avec certitude quel effet est le plus important. Malgré cela, l’IHP a révisé son modèle MRP pour supposer que de nombreux répondants qui déclarent avoir voté pour Dissanayake en 2019 ne l’ont pas fait », a déclaré l’institut.

L’effet de désirabilité sociale est un biais de réponse qui pousse les répondants à répondre aux questions d’une enquête d’une manière qui sera perçue favorablement par les enquêteurs ou par d’autres. Cela peut prendre la forme d’une surdéclaration des réponses « socialement acceptables » ou d’une sous-déclaration des réponses « socialement inacceptables ».

Selon les dernières conclusions de l’IHP, Dissanayake aurait été élu au second tour si l’élection présidentielle sri-lankaise avait eu lieu début septembre. Le sondage a également montré une forte baisse du soutien au leader de l’opposition Sajith Premadasa et une stagnation du président Ranil Wickremesinghe.

Les estimations de régression multiniveau et de poststratification (MRP) de l’enquête SLOTS (Sri Lanka Opinion Tracker Survey) de l’IHP, basées sur des entretiens menés jusqu’au 13 septembre, ont montré que Dissayanake était en tête avec 48 %, suivi de Premadasa avec 25 %, Wickremesinghe avec 20 % et le candidat du Sri Lanka Podujana Peramuna (SLPP) Namal Rajapaksa avec 5 %. Ces estimations étaient associées à une marge d’erreur de 3 à 6 % pour les trois principaux candidats, a déclaré l’IHP dans son communiqué.

La dernière modélisation MRP de l’IHP indique qu’il y a eu une forte augmentation en faveur de Dissanayake depuis juillet, lorsqu’il a brièvement été à la traîne de Premadasa dans les préférences des électeurs. Ces estimations MRP sont basées sur un modèle MRP considérablement révisé (version 4.0) qui est toujours en phase de test bêta. Les données proviennent de 20 714 entretiens menés du 31 août 2021 au 13 septembre 2024, dont 541 entretiens menés en septembre 2024.

« Avec le modèle révisé, l’IHP estime que les tendances générales en matière de préférence de vote en 2024 étaient similaires à ce que l’IHP avait précédemment rapporté, mais que ses estimations précédentes concernant le soutien à Dissanayake pourraient avoir été sous-estimées de 3 à 4 %.

« Le Dr Rannan-Eliya a indiqué que dans presque toutes les simulations MRP qui ont été effectuées, Dissanayake avait une avance suffisante sur les votes de première préférence pour obtenir une victoire une fois les choix de deuxième préférence pris en compte. Il a également noté que dans 7 % des simulations, Wickremesinghe est arrivé deuxième au classement général. » (Colombo/19 septembre 2024)