Les revalorisations seront notamment accordées grâce au doublement de deux primes. Ce qui aura des conséquences sur le maintien du pouvoir d’achat des professeurs dans le temps et sur le montant de leur retraite.
Un flou pendant plusieurs jours. Le président de la République a annoncé, jeudi 20 avril dans l’Hérault, une augmentation, dès la rentrée scolaire de septembre, de la rémunération des enseignants. Ces derniers bénéficieront d’une « hausse inconditionnelle » de rémunération de 100 à 230 euros net mensuel, « à tous les niveaux de carrière ». L’augmentation de revenus pourra atteindre « jusqu’à 500 euros par mois » pour les volontaires qui accepteront de nouvelles missions, allant de remplacements de courte durée à la participation au dispositif « devoirs faits ».
Le ministre de l’Education, Pap Ndiaye, a vanté vendredi 21 avril sur Twitter cette « revalorisation des salaires, pour tous ». La Première ministre, Elisabeth Borne, a de son côté évoqué mercredi, lors de la présentation de sa feuille de route des « 100 jours », « une hausse historique de la rémunération » des professeurs. Mais de quel type de rémunération parle-t-on ? De salaire de base ou de primes ? Derrière cette différence en apparence anodine, se cachent des conséquences bien réelles pour les enseignants.
S’ils se réjouissent des hausses annoncées par l’exécutif, les syndicats d’enseignants ont néanmoins fait part de leur déception à plusieurs niveaux. Ces augmentations ne compensent pas la perte de pouvoir d’achat liée au long gel du point d’indice des fonctionnaires. Et la promesse d’Emmanuel Macron d’augmenter la rémunération de 10% pour l’ensemble des enseignants n’est pas tenue. En outre, le « pacte » proposé aux enseignants conditionne une partie de ces revalorisations à des missions supplémentaires dont beaucoup ne veulent pas.
Un autre point a « fait réagir », assure Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du second degré. « Il s’agit de mesures de rémunération sous forme de primes » et non d’une hausse du salaire de base, souligne la responsable syndicale.
Dans le détail, les annonces d’Emmanuel Macron se concrétiseront notamment par le doublement de deux primes : l’indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves (Isae) dans le premier degré et l’indemnité de suivi et d’orientation des élèves (Isoe) dans le second degré. S’y ajoute une revalorisation de la prime d’attractivité pour les 15 premières années de carrière.
Les missions supplémentaires des enseignants, sur la base du volontariat, ouvrent le droit à une augmentation supplémentaire de 1 250 euros brut annuelle par mission. Là encore, cette rémunération sera versée sous la forme de parts d’Isae ou d’Isoe, détaille le ministère de l’Education. En clair, les hausses promises par le gouvernement concernent des indemnités ou des primes et non le traitement indiciaire des enseignants (qui équivaut au salaire de base dans le privé).
Or, cette différence a « deux gros défauts », selon Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa. Contrairement au traitement indiciaire, les primes et indemnités ne sont pas indexées sur le point d’indice des fonctionnaires. « Lorsque celui-ci est revalorisé pour tenir compte de l’inflation [comme en juillet 2022], le montant des primes et des indemnités n’est pas concerné », relève le responsable syndical. « Sans toucher au point d’indice, (…) un décrochage face à l’inflation dans les années à venir est toujours possible. »
Par ailleurs, seul le traitement indiciaire des six derniers mois est utilisé pour calculer le montant de la pension de retraite de base des enseignants, ajoute Stéphane Crochet. Les primes et les indemnités donnent néanmoins lieu, jusqu’à un certain montant, à des droits au titre de la retraite complémentaire des fonctionnaires, la Retraite additionnelle de la fonction publique (RAFP). Mais le taux de cotisation sur cette forme de rémunération est « très faible », rappelle Sophie Vénétitay : à hauteur de 5% sur ces primes, contre plus de 11% sur le traitement indiciaire. Les droits ouverts sont par conséquent aussi faibles. « Quelqu’un qui part aujourd’hui à la retraite reçoit au maximum une centaine d’euros par mois » liée aux primes et indemnités touchées tout au long de sa carrière, observait ainsi en septembre 2021, dans Libération, Benoît Teste, secrétaire général de la FSU.
Une seule mesure annoncée par Emmanuel Macron pourrait améliorer la pension de retraite des enseignants : le passage facilité à la « hors-classe » et à la « classe exceptionnelle », deux grades accessibles à partir, respectivement, de 20 et 25 années de carrière et mieux rémunérés (jusqu’à 3 232 et 3 497 euros net mensuel pour le traitement indiciaire, en septembre 2022).
Le taux de promotion à la hors-classe « sera augmenté de cinq points pour tous les corps enseignants », a ainsi promis le ministère. Tandis que le passage à la classe exceptionnelle devrait concerner « 3 000 promotions supplémentaires » par an. « Tout l’enjeu est d’ouvrir largement [ces grades] pour qu’un grand nombre de professeurs y soient et que ces grades constituent un véritable débouché de carrière », note Sophie Vénétitay, qui attend une « concrétisation » de cette annonce.
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