La rémunération moyenne des patrons des entreprises de l’indice boursier phare CAC 40, selon sa composition arrêtée au 30 juin 2023, a baissé de près de 15 % en 2022, à 6,7 millions d’euros, selon un rapport publié ce mardi 21 novembre par le cabinet Proxinvest. Mais cette baisse est « illusoire », prévient Jehanne Leroy, rédactrice du rapport lors d’une visioconférence avec des médias.
L’année 2021 avait été marquée par « un effet Carlos Tavares », du nom du directeur général du groupe automobile franco-italo-américain Stellantis qui avait obtenu une rémunération record, plus de 66,7 millions d’euros selon Proxinvest (19,15 millions selon l’entreprise), du fait d’éléments exceptionnels. Elle est retombée à 19,6 millions d’euros en 2022.
La rémunération moyenne des patrons du CAC 40 en hausse de 29 % depuis 2019
Par rapport à l’année 2019, jugée comme plus représentative que 2021 et 2020, où la pandémie avait poussé certains dirigeants à renoncer à une partie de leurs revenus, « la rémunération moyenne augmente de 29 % » sur le CAC 40, note Jehanne Leroy.
Sur l’indice élargi SBF 120, qui regroupe les 120 plus grosses entreprises cotées sur la Bourse de Paris, y compris celle du CAC 40, la tendance est la même avec une baisse de 6 % sur un an, à 4,2 millions d’euros en rémunération moyenne. La hausse est de 14 % par rapport à 2019. En excluant 2021, « les rémunérations totales moyennes dans tous les indices sont les plus élevées depuis 16 ans », selon le rapport. Au total, 9 dirigeants touchent plus de 10 millions d’euros, un record.
« D’un côté, les entreprises sont devenues de plus en plus grosses et multinationales donc l’augmentation de leurs champs d’action aboutit à ce que les rémunérations de leurs dirigeants augmentent, explique à L’Express Henri Sterdyniak, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). De l’autre, la bonne santé de la bourse compte pour beaucoup car une partie de leurs rémunérations est indexée sur les performances boursières de l’entreprise. »
Un dirigeant du CAC 40 gagne, en moyenne, 89 fois plus que ses salariés. Et même si le chiffre est en baisse par rapport aux 110 fois de 2021, il reste le plus élevé comparé aux autres années. Le ratio était de 72 en 2014. Depuis 2014, la rémunération des patrons (+ 62 %) a augmenté deux fois plus vite que celles des salariés (+ 31 %). Pour l’économiste Henri Sterdyniak, le chef d’entreprise « est récompensé pour ses bonnes performances ». En fonction des cas, « on peut considérer que ces performances sont liées soit à la bonne santé de l’entreprise soit à des opérations purement financières ».
Un plus grand respect de la limitation des bonus à 150 % du salaire fixe
La rémunération des dirigeants est composée d’un salaire fixe, d’une partie variable mais surtout de l’attribution d’actions, qui représente presque la moitié des revenus. Proxinvest, qui donne des recommandations de vote aux actionnaires lors des assemblées générales des entreprises, a aussi souligné un plus grand respect de ses recommandations sur la limitation des bonus à 150 % du salaire fixe, mais aussi une plus grande contestation des « packages de départ », ayant notamment concerné les dirigeants d’Atos, de Schneider Electric, de Société Générale et de Seb.
Le trio de tête des dirigeants les mieux payés est composé de Bernard Charlès de Dassault Systèmes (33 millions d’euros), de Daniel Julien de Teleperformance (19,7 millions d’euros) et de Carlos Tavares (19,6 millions d’euros). La rémunération de Bernard Charlès, essentiellement en actions, « compense le passé » et « rattrape les années » au cours desquelles le dirigeant n’avait pas de rémunération liée à la situation de la société, explique Jehanne Leroy. L’année prochaine, l’arrivée d’un nouveau directeur général, « qui a bénéficié tout au long de sa carrière » de mesures d’intéressement, la rémunération « devrait être plus en ligne », souligne-t-elle.
François-Henri Pinault, PDG de Kering, touche, lui, 13,7 millions d’euros selon Proxinvest, qui inclut « une convention d’assistance », de 7,2 millions d’euros signée avec Artémis, la holding de la famille Pinault. Le rapport prend en compte l’ensemble des formes de rémunération des dirigeants : fixe, bonus annuel, jetons, avantages en nature, stock-options et actions gratuites de performance valorisées à leur date d’attribution, intéressement en numéraire et autres formes indirectes de rémunération. Les chiffres peuvent différer des données communiquées par les entreprises.
La hausse de ces rémunérations apparaît comme inévitable, sauf apparition d’une situation de crise. « La rémunération d’un PDG, c’est également un signal envoyé aux actionnaires : l’entreprise est en bonne santé car elle a les moyens de se payer un PDG « de luxe » et cela montre que sa stratégie est validée, analyse Henri Sterdyniak. C’est une vitrine qui permet d’attirer de nouveaux actionnaires. » Un mécanisme plus récent en France mais déjà bien ancré aux Etats-Unis. Outre-Atlantique, la différence moyenne entre le salaire des patrons et celui de la rémunération des employés s’élève à 186, selon une analyse de l’indice de MyLogIQ et publiée par le Wall Street Journal en 2022.
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