« On ne sait pas si cette réunion sera historique mais elle pourrait être fondatrice », expliquait Allan Sichel le président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB). La réunion qui s’est tenue lundi en fin d’après midi au sein du CIVB était en tout cas absolument inédite avec la présence de tous les représentants de la filière et surtout de la grande distribution. Il fallait bien cela pour faire baisser la pression que mettent depuis des semaines des viticulteurs très remontés contre l’effondrement des prix du vin vendu en vrac au négoce.
Ce mode de commercialisation concerne en premier lieu l’appellation Bordeaux qui couvre 55.000 hectares dans l’Entre deux Mers et le nord de la Gironde soit la moitié du vignoble bordelais.
1,66 euro le litre chez Carrefour
Sous l’impulsion du collectif, Viti33, les professionnels ont multiplié les actions contre ceux qu’ils estiment responsables de cette dégringolade. Ils ont ainsi bloqué les sites des plus gros acheteurs de vin en vrac comme Grand Chais de France ou Castel et certaines plateformes de la grande distribution. Multipliant aussi les coups d’éclat dans les grandes surfaces pour débusquer les vins vendus à moins de 2 euros et même 1,89 euro dans un magasin Lidl et 1,66 euro chez Carrefour. « C’est une honte car à ce prix TTC, auquel il faut enlever la marge du négociant, du distributeur, de l’étiquette et de la bouteille, il n’y a pas plus de cinquante centimes d’euro pour le vigneron. Ce qui met le tonneau de vrac à 650 euros », grince Didier Cousiney porte-parole de Viti33.
Le cours du tonneau, une unité de compte théorique de 900 litres utilisée pour les transactions entre la viticulture et le négoce, cristallise le ressentiment des professionnels. « Un viticulteur proche de la retraite ayant payé ses emprunts et amorti son matériel peut s’en sortir avec 1.000 euros le tonneau mais un jeune venant de s’installer aura besoin de 1.300 euros. C’est la raison pour laquelle je me méfie de tout ce qui ressemble à un prix plancher », insiste Didier Cousiney. C’est l’un des noeuds du problème. A quel niveau établir le « juste prix » qui permettrait « une juste valorisation du travail du viticulteur », comme le demandait Allan Sichel.
Indicateurs objectifs
La piste évoquée au CIVB consisterait à travailler sur « un contrat de filière » qui prendrait comme base « des indicateurs objectifs » pour servir de base à la détermination du prix. Une modification de la loi Egalim qui doit de toute façon évoluer d’ici l’été, sera sans doute nécessaire. Il faudra aussi se mettre d’accord avec la grande distribution qui semble approuver le principe du juste prix mais qui est toujours très réticente à arrêter ses opérations de promotion.
Si les prix s’effondrent c’est aussi parce que les vins de Bordeaux se vendent mal avec une crise de surproduction qui frappe le vignoble girondin depuis plusieurs années. Celui-ci peinant à commercialiser 4 millions d’hectolitres quand il en produit 5 millions en année normale. Dès lors certains sont très pessimistes. A l’image de Dominique Techer porte-parole de la confédération paysanne : « Nous répétons depuis des années que le vignoble bordelais a 30.000 hectares de trop mais on a continué à produire pour remplir les stocks. Il faudrait désormais faire un véritable plan social avant d’avoir un véritable accident industriel à l’échelle de tout le département. »
D’autres se veulent plus optimistes. Notamment à cause d’une récolte 2023 historiquement basse de 3,8 millions d’hectolitres et d’un plan d’arrachage qui pourrait concerner près de 20.000 hectares et réduire mécaniquement le risque de surproduction. « Il n’empêche que certains viticulteurs ne vont pas pouvoir attendre l’année prochaine. On devrait voir de nouvelles entreprises déposer le bilan. Sans parler du risque de drames humains », annonce l’air sombre Eric Etienne viticulteur dans l’Entre deux Mers.
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