Le dernier rapport d’Oxfam sur le sujet montre qu’entre 2019 et 2022, la rémunération moyenne des quarante plus grands patrons français a trois fois plus progressé que celle des salariés qu’ils dirigent.
Que dans les plus grandes entreprises françaises, les PDG soient nettement mieux payés que leurs salariés, cela ne surprendra personne. Mais le dernier rapport de l’ONG Oxfam sur le sujet montre que cet écart est encore plus élevé qu’avant la crise Covid.
Ce rapport porte sur les rémunérations versées en 2022 aux patrons du CAC 40. On parle du salaire mais aussi de toutes les autres formes d’émoluments versés par ces entreprises à leur dirigeant (primes, bonus, actions, épargne-retraite…). Car la partie fixe du salaire versé à ces grands patrons est loin d’être la plus importante. Sur les 40 PDG de ces grands groupes, seuls cinq ont droit à au moins deux millions d’euros par an. Et la moyenne se situait en 2022 à 1,33 millions d’euros.
Des rémunérations qui ont progressé de 27% par rapport à 2019 contre 9% pour les salariés
Alors qu’en additionnant toutes les autres formes de rémunération, on arrive à des niveaux bien plus élevés: 6,66 millions d’euros de moyenne, plus de 10 millions pour les PDG de Sanofi et de L’Oréal, 19,7 millions pour celui du groupe Téléperformance, 22 millions pour Carlos Tavares, qui pilote le groupe automobile Stellantis et même 33 millions pour le patron de Dassault Systèmes, Bernard Charlès, régulièrement champion en la matière.
Certes s’ils gagnent bien leur vie, c’est avant tout parce que ces dirigeants font aussi gagner beaucoup d’argent à leur entreprise. Le rapport d’Oxfam souligne cependant que, par rapport à 2019, leur rémunération a bien plus augmenté que celle de leurs salariés. En moyenne, au sein du CAC 40, elles ont crû de 27% entre 2019 et 2022 alors que le montant moyen versé aux salariés n’a grimpé sur la même période que de 9%. Autrement dit, leur rémunération a augmenté trois fois plus vite.
Le PDG de Téléperformance gagnent 1.453 fois plus que ses salariés
Les écarts entre ce que gagnent les salariés et leur grand patron ont donc encore grossi avec des différences qui peuvent être colossale. Chez Téléperformance, le patron gagne 1.453 fois plus que la moyenne. Chez Carrefour, c’est 426 fois plus et chez Stellantis 341 fois plus. Alors qu’au Crédit agricole, ce coefficient multiplicateur se limite à 22.
D’où la question que pose Oxfam mais aussi les syndicats: comment peut-on justifier de telles différences? La CFDT propose par exemple, la création d’une différence maximale entre la plus basse et la plus haute rémunération. Ce plafond ne serait pas le même pour toutes les entreprises mais il devrait être fixé dans le cadre des négociations avec les partenaires sociaux.
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