La mesure doit permettre de dégager un milliard d’euros de revenus supplémentaires au cours des 5 prochaines années. Rien n’ira dans les caisses de Spotify, tout sera redistribué aux artistes et labels. La somme est considérable et bienvenue quand on connaît les critiques maintes fois répétées à l’encontre des plateformes en matière de rémunérations des stream.
Quant au manque à gagner pour les titres concernés, il est marginal. Il est question d’une moyenne de 0,03 dollar par mois par titre n’atteignant pas 1000 écoutes sur 12 mois. Pas de quoi fouetter un chat ou crier au voleur.
Un risque d’appauvrissement culturel
Si la décision paraît légitime et favorable aux artistes, elle pourrait à l’avenir s’avérer problématique pour les artistes ou les répertoires peu écoutés. En ne rémunérant plus les chansons ne franchissant pas un seuil d’écoute, n’ouvre-t-on pas la porte à un futur grand nettoyage de ses serveurs ? Comprenez : l’éradication des morceaux qui font zéro écoute. S’il ne s’agit que de “bruits” ou de tentatives de magouille, personne n’y trouvera rien à redire. En revanche, lorsque les répertoires d’artistes beaucoup plus confidentiels passeront à la trappe, ne va-t-on pas assister à un appauvrissement culturel ? Ne va-t-on pas passer ensuite à un seuil de 2000 écoutes, puis de 3000 écoutes, etc. ? Où ces artistes vont-ils dès lors pouvoir tenter de faire écouter leur musique ? Parce qu’à ne pas douter, quand le leader mondial du secteur prend une décision du genre, les autres, souvent, s’alignent.
En juin dernier, la DH avait été invitée à rencontrer les dirigeants de Spotify à Stockholm où l’entreprise a son siège. La question du sort de ces titres très peu écoutés avait été posée aux deux coprésidents de la plateforme, Alex Norström et Gustav Söderström. La réponse était claire : soit il s’agit de titres sur lesquels Spotify n’a pas encore travaillé et qui n’ont donc pas encore reçu leur chance et qui vont la recevoir, soit ce sont des chansons qui ne rencontrent pas les attentes du public. Et si elles ne rencontrent pas leur public, pourquoi devrait-on les garder ?, serait-on tenté d’ajouter.
Car conserver des dizaines de millions de titres pratiquement pas écoutés, cela à un coût. Celui de l’espace de stockage sur les serveurs (Spotify a troqué son réseau de data centers pour s’appuyer sur celui de Google depuis quelques années) et celui de l’énergie qu’ils consomment. Car ils sont non seulement allumés jour et nuit, mais aussi réfrigérés en permanence. Tout cela coûte cher en infrastructure et en énergie.
Coût et climat
Or, Spotify est à la recherche de rentabilité. Malgré ses 510 millions d’utilisateurs actifs, ses 210 millions d’abonnés (chiffres de juin 2023) et un chiffre d’affaires flirtant avec les 12 milliards d’euros (chiffre de 2022), la plateforme ne gagne pas d’argent. Elle en perd ! 430 millions l’an dernier ! Une situation difficilement tenable pour une entreprise entrée en Bourse en 2018. Voilà qui explique pourquoi les abonnements ont augmenté cette année, le plan de licenciement décidé dans l’entreprise et d’autres mesures du genre.
Quand on sait que Spotify propose plus de 100 millions de titres à ses utilisateurs et que l’intelligence artificielle devrait rapidement faire exploser ce chiffre, on comprend vite que la place sur les serveurs va devenir précieuse.
Ajoutons à la réflexion la question de l’environnement. Les data centers consomment 2 % de l’électricité mondiale. Ils représentent donc une source de pollution importante. Or, en 2014, l’Union européenne a décidé de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici 2030 et d’être neutre pour le climat à l’horizon 2050. Dans ce contexte, va-t-on pouvoir laisser tourner de tels équipements sur lesquels sont stockées des chansons que personne ou presque n’écoute ?
Que ce soit sur le plan économique ou environnemental, le choix semble vite fait…
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