La rémunération des PDG des plus grandes entreprises canadiennes a grimpé en flèche, selon un rapport de la société américaine de conseil en vote par procuration Glass Lewis & Co.
Le rapport, qui analyse les résultats préliminaires de la saison de vote par procuration de 2024, révèle que les dirigeants des entreprises du S&P/TSX 60 ont bénéficié d’une augmentation de 16 % par rapport à l’année précédente.
« La rémunération médiane totale des PDG du S&P/TSX 60 en 2024 était de 11,5 millions de dollars », constate Glass Lewis.
La rémunération médiane des PDG a également augmenté aux États-Unis, mais plus modestement qu’au Canada.
Le rapport indique que la rémunération des PDG a augmenté de 6,2 % pour les sociétés du S&P 500 et de 3,3 % pour les sociétés de l’indice Russell 3000.
Malgré la hausse de la rémunération des PDG, l’opposition des actionnaires américains aux propositions de rémunération des entreprises a diminué, en particulier dans les grandes entreprises.
En 2024, 37 propositions de rémunération n’ont pas reçu le soutien de la majorité des actionnaires, soit une baisse d’environ 41 % par rapport à 2023, selon Glass Lewis.
« Cette tendance était particulièrement prononcée parmi les plus grandes entreprises, avec une chute spectaculaire du nombre de propositions de rémunération du S&P 500 ayant échoué, atteignant son niveau le plus bas depuis la pandémie, passant de 11 en 2023 à seulement quatre en 2024 », indique le rapport.
Parmi les entreprises canadiennes, trois propositions de say-on-pay n’ont pas obtenu de soutien majoritaire, dont deux provenant d’entreprises dont les propositions avaient également échoué l’année précédente.
Le rapport note aussi une divergence entre le Canada et les États-Unis en ce qui concerne les élections au conseil d’administration, « avec moins d’échecs aux États-Unis, mais plus au Canada pour la deuxième année consécutive ».
Au Canada, neuf candidats à un poste d’administrateur n’ont pas obtenu un soutien majoritaire en 2024, contre sept en 2023 et trois en 2022.
Quatre des neuf candidats rejetés appartenaient à une société d’exploration minière « présentant une multitude de problèmes de gouvernance, notamment une présence et une divulgation insuffisantes, un manque de leadership indépendant au sein du conseil d’administration et des problèmes de diversité des genres », selon le rapport.
En ce qui concerne l’utilisation continue des réunions virtuelles d’actionnaires, « de nombreux investisseurs appellent à un retour aux réunions en personne », selon le rapport. Plus de la moitié des entreprises américaines et plus d’un tiers des entreprises canadiennes ont eu recours à des réunions virtuelles cette année.
« Notamment, trois des six propositions d’actionnaires des sociétés canadiennes du S&P/TSX 60 demandant la réintroduction d’un élément physique à l’assemblée générale annuelle ont reçu le soutien de la majorité des actionnaires », rapporte Glass Lewis.
Enfin, en ce qui concerne la divulgation de la diversité, le rapport indique que 88 % des sociétés du S&P/TSX 60 « ont fourni des informations claires sur la diversité raciale/ethnique au sein du conseil d’administration ». La diversité ethnique/raciale moyenne de ces conseils était de 16,9 %, et 16 sociétés avaient des conseils dont la diversité ethnique était d’au moins 20 %.
Aux États-Unis, la diversité raciale et ethnique au sein des conseils d’administration des sociétés du S&P 500 « a augmenté, passant d’une moyenne de 23,4 % en 2023 à 25,3 % en 2024. Une augmentation similaire a été constatée parmi les entreprises du Russell 1000, où la diversité raciale et ethnique au sein du conseil est passée de 22,1 % en 2023 à 24 % en 2024. »
En termes de genre, les conseils d’administration nord-américains améliorent leur diversité, selon le rapport.
Les plus grandes entreprises canadiennes comptent en moyenne près de 40 % de femmes parmi leurs administrateurs, et « la représentation des femmes aux postes de direction des conseils d’administration américains a également continué d’augmenter, les femmes représentant plus de 30 % des postes de président de tous les comités clés (nomination/gouvernance d’entreprise, audit et rémunération) ». Au Canada, un poste de président de conseil d’administration sur cinq est occupé par une femme », constate Glass Lewis.