Des membres de la Nupes préconisent de revaloriser le smic à 1 600 euros net, d’indexer des salaires sur l’inflation, et de plafonner la rémunération des actionnaires : une exigence de justice sociale pour respecter la valeur du travail, protéger les salariés face à l’inflation et réduire les inégalités.

Comment justifier qu’un PDG gagne plus de 1 000 fois le salaire moyen de son entreprise ? Au sein de la société Téléperformance, le PDG, Daniel Julien, gagne pourtant près de 1 500 fois le salaire moyen. Au sein du CAC 40, l’écart de rémunération entre celle du dirigeant et le salaire moyen de la même entreprise a augmenté de 75% en dix ans.

Selon les chiffres de l’ONG Oxfam, sur la même période, la part dédiée à la rémunération du travail dans la richesse produite par les entreprises du CAC 40 s’est effondrée de 10 points, passant de 58% à 48%. Ce déplacement se traduit par plus de 48 milliards d’euros alloués au capital plutôt qu’au travail. Un manque à gagner correspondant à 10 472 euros en moyenne par salarié. Dans le même temps, la rémunération des PDG du CAC 40, fortement indexée sur celle du capital, a augmenté de 90%. Elle représente désormais 423 fois le smic en moyenne.

Un smic toutes les deux heures

Car, pour ces dirigeants, le salaire n’est souvent plus qu’une part minoritaire de la rémunération – complétée par les actions gratuites. En 2021, les dividendes touchés par Bernard Arnault au titre de ses actions détenues dans LVMH avoisinaient les 10 millions d’euros. La valeur des actions gratuites touchées par le directeur exécutif de Stellantis, Carlos Tavares, dépassait 57 millions d’euros. Au total, ce dernier touchait une rémun