Publié le 5 juil. 2023 à 9:00Mis à jour le 5 juil. 2023 à 9:01
Dans le sillage de l’envolée des prix – sur les produits alimentaires, l’énergie, les services, les biens manufacturés… -, les attentes sont fortes vis-à-vis des employeurs. Selon le sondage « Les salariés et l’attractivité des entreprises » (*), mené par OpinionWay pour « Les Echos » et Groupama, 79 % des répondants estiment que « se concentrer sur le bulletin de salaire » constitue le premier rempart face aux impacts de l’inflation.
« Aujourd’hui, il y a un vrai besoin de transformation monétaire de son activité : c’est l’argent qui mesure la valeur de ce que l’on fait », résume le sociologue Ronan Chastellier, voyant là « le grand retour du réel, alors que la focalisation sur le seul bulletin de salaire semblait, à un moment, presque archaïque ». Cela n’empêche néanmoins pas les avantages non salariaux de « gagner du terrain », dit-il, et ce dans le cadre d’une « nouvelle relation ambivalente au salaire ».
Fidélité et attachement à l’entreprise
En effet, pour plus de la moitié des sondés (53 %), l’attractivité de l’entreprise ne repose pas seulement sur la rémunération. Et si cette dernière reste en tête de peloton dans les éléments contribuant à l’attachement envers l’employeur (pour 60 % des personnes interrogées), elle est suivie par des dispositifs qui ne sont pas systématiquement pécuniaires.
Ainsi, 44 % des répondants citent la flexibilité dans l’organisation du travail, 32 % l’ intéressement, la participation et l’épargne salariale , 16 % un accompagnement dans la gestion de la vie personnelle (aide au logement, accès à une crèche, conseil sur les finances personnelles…), 14 % la santé-prévoyance et 10 % la formation continue . « Il apparaît que la fidélité et l’attachement à l’entreprise sont des vertus ‘conditionnelles’ : plus personne n’est insensible à la fiche de paye, mais les avantages sociaux et non salariaux sont aussi un facteur puissant d’attraction », observe Ronan Chastellier.
Engagement sociétal
D’ailleurs, 79 % des sondés estiment que le bien-être des salariés passe surtout par des avantages « autres que salariaux ». « La focalisation sur des avantages non salariaux reflète une certaine modernité de l’entreprise, voire un engagement sociétal, humain, solidaire… », jauge le sociologue. Il souligne que cette tendance est davantage prégnante chez les moins de 35 ans, « qui ont une vision plus idéologique de l’entreprise et qui voient dans ces avantages un indicateur que l’entreprise les comprend ». Reste que le pragmatisme n’est jamais loin… Et 63 % des personnes interrogées estiment qu’augmenter les salaires constitue le premier levier pour pallier les difficultés à recruter et à fidéliser les salariés (versus 35 % de répondants préconisant d’accroître le nombre et la qualité des avantages non salariaux).
« Ces derniers temps, les avantages sociaux et en nature, c’est-à-dire tout le ‘non monétaire’, apparaissent comme des valeurs moindres pour un salarié : le bulletin de salaire aurait tendance à devenir un référent absolu, car l’argent parle aujourd’hui le langage de l’utilité, face à la montée de l’inflation et un certain appauvrissement des salariés », décrypte Ronan Chastellier. Et le sociologue d’expliquer que « contrairement aux avantages non salariaux, parfois assimilés à quelque chose de moins concret, de plus vague, voire d’idéologique, l’argent apporte davantage de considération ». « Avec le bulletin de paye, nous sommes vraiment dans ce que les Anglo-Saxons nomment l » empowerment ‘ », dit-il.
Podium des priorités
Pour l’heure, tandis qu’a sonné la fin des tarifs réglementés du gaz et que les distributeurs ont mis de côté l’idée gouvernementale d’un panier anti-inflation , tout porte à croire que le salaire continuera à truster le podium des priorités. D’autant que « nous revenons à une définition étymologique du mérite – ‘de la peine transformée en argent mérité’ -, car mériter est, étymologiquement, ‘recevoir sa solde’ : c’est donc une affaire de pure rétribution », indique Ronan Chastellier.
Et le sociologue de conclure que « cette tendance à l’augmentation de l’attractivité et de la fidélité par le bulletin de salaire montre bien que, dans le contexte actuel, il n’y a plus tellement de distanciation du salarié, mais un retour à un certain primitivisme de l’argent ».
(*) Méthodologie : le sondage « Les salariés et l’attractivité des entreprises » a été réalisé, du 16 au 25 mai 2023, par interviews, auprès de 1.002 salariés issus d’un échantillon de 2.109 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
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