Paris Match. Vous venez de lancer une campagne pour inciter jeunes et moins jeunes à s’investir dans le secteur de l’animation. Pourquoi ?
Sarah El Haïry. Nous avons lancé le 11 juillet une campagne de communication sur les réseaux sociaux pour s’adresser à tous ceux qui ont passé le Bafa (Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur, ndlr), récemment ou il y a plus longtemps en leur disant : « Venez cet été. Nous avons besoin de vous. Soyez celles et ceux qui permettent aux enfants d’accéder aux loisirs et aux vacances. » Avec le diplôme du Bafa ou un diplôme reconnu comme équivalent, ils peuvent trouver un emploi dès cet été dans des régions et des domaines très divers
Nous voulons dire à tous qu’ils peuvent être utiles et que le métier d’animateur donne du sens à sa jeunesse ou sa vie. On donne à des plus jeunes et l’on reçoit beaucoup aussi dans ces métiers du lien et de l’engagement.
La rémunération reste un élément très important pour les jeunes…
Les situations des animateurs diffèrent. Une majorité d’entre eux est rémunérée dans le cadre du droit commun, donc au minimum, au Smic (80,64 euros brut pour une journée de 7 heures, ndlr). Une partie cependant est rémunérée dans le cadre d’un Contrat d’engagement éducatif (CEE) qui prévoit aujourd’hui un minimum de 25,34 euros bruts par jour. Certains venaient me voir en me disant qu’ils auraient voulu consacrer leur été à encadrer des colonies de vacances, mais qu’ils y renonçaient au regard du faible salaire.
Le Comité de filière animation, mis en place il y a plusieurs mois, a permis d’engager des discussions à ce sujet avec les principales branches du secteur, qui se sont montrées très favorables à une évolution de la rémunération. Je suis très heureuse de pouvoir vous annoncer aujourd’hui la rémunération minimum des animateurs embauchés en CEE va doubler pour atteindre 50 euros bruts par jour de manière progressive à partir du premier semestre 2024. C’est une vraie reconnaissance.
Cela touche tous les territoires, les zones rurales comme les zones urbaines.
Sarah El Haïry
Les vacances scolaires d’été viennent de commencer, quel est le point sur la situation ?
Le secteur de l’animation est un secteur qui recrute et il y a des besoins dès cet été. J’ai déployé plusieurs mesures notamment dans le cadre du comité de filière. C’est un enjeu essentiel pour les plus jeunes, pour que l’été soit une chance d’épanouissement et d’émancipation et c’est une chance pour les demandeurs d’emploi.
Connaît-on les postes précis qu’il manque ? Ce sont des maîtres nageurs ? Des encadrants ?
Nous recrutons des titulaires du Bafa, mais aussi du BNSSA (des surveillants de baignade) et du BAFD (Brevet d’aptitude aux fonctions de directeur) pour les directeurs de centre ou de séjour. Cela touche tous les territoires, les zones rurales comme les zones urbaines. Il n’y a pas une région française qui est plus concernée qu’une autre. Pour connaître les offres disponibles, il suffit de se connecter sur le site Planet Anim.
Un retard sur la formation à cause du Covid
Cette désaffection est-elle une conséquence de la crise du Covid ?
Avec les confinements successifs, il y a eu des réflexions personnelles et des changements de métier certes. Mais il y a eu aussi le fait que pendant deux ans, nous avons pris énormément de retard sur la formation. Tous les ans en général nous avons 50 000 Bafa délivrés. Pendant le Covid, les stages ont été très au ralenti, il nous manque deux générations quasiment…
Quelles mesures ont été prises pour remédier à cette crise ?
Le gouvernement a pris plusieurs décisions depuis le Covid. L’année dernière, j’ai mis en place une aide de 200 euros pour terminer le Bafa. 27 000 animateurs ont pu en bénéficier et être formés. Au total, c’est une enveloppe de 5,5 millions d’euros. Nous avons aussi abaissé l’âge du Bafa à 16 ans. À cet âge-là, il y a beaucoup de jeunes qui ont envie de travailler et qui me font part des difficultés à trouver un job d’été quand on est mineur. Aujourd’hui, 25 à 30 % des jeunes inscrits dans des formations Bafa ont 16 ans. C’est un vrai succès…
J’ai aussi réuni l’ensemble des acteurs de l’animation. Il n’y avait pas de comité de filière animation. Je l’ai créé. À sa tête c’est Laurent Bonnaterre, maire de Caudebec-lès-Elbeuf (Seine-Maritime). Je l’ai choisi car il a trouvé dans sa ville des solutions opérationnelles. C’est un travail collectif. Dans ce comité, il y a les employeurs, les financeurs, les collectivités territoriales, des associations, les syndicats…
Il est chargé d’améliorer les conditions d’attractivité du métier. La question de la rémunération est importante, mais celle du temps partiel subi aussi. Toutes ces actions – le comité de filière, l’abaissement de l’âge du Bafa et l’aide financière – nous ont permis d’augmenter de 37 % le nombre de Bafa délivrés l’année dernière.
À 16 ans tout le monde n’a pas la même maturité. Y a-t-il eu des réticences avec l’abaissement de l’âge ?
Il y a eu beaucoup de débats. Seize ans, c’est l’âge pour commencer la formation. Les jeunes n’encadrent qu’à partir de 17 ans. Les associations ont travaillé sur l’accompagnement spécifique des jeunes de 16 ans. Elles ont prévu des tuteurs pour les accompagner. Un accueil spécifique a aussi été prévu pour eux. L’objectif des structures employeuses, que ce soient des associations ou des collectivités, c’est de fidéliser les personnes qu’elles recrutent. Mon ambition est de rendre ce métier très attractif. La rémunération compte, mais la culture de l’engagement aussi. C’est une chance que de pouvoir accompagner des jeunes, permettre à des enfants de partir en vacances. Ce n’est pas un travail comme les autres.
L’été 2023 risque d’être très tendu. Ces mesures ne vont pas porter leurs fruits immédiatement…
On fait notre maximum pour réussir. Cela demande beaucoup de coordination. Recruter reste, en premier ressort, de la responsabilité des employeurs, des collectivités territoriales et des associations qui organisent les séjours. Au gouvernement, nous voulons être un accélérateur d’opportunités. On va aussi mettre toutes les informations sur la plateforme « Je veux aider » pour réveiller une fibre citoyenne.
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