Les recrutements prévus en 2023 par les chefs d’entreprise se maintiennent à « un très haut niveau » et sont de plus en plus difficiles à réaliser, selon l’enquête annuelle Besoins en main d’oeuvre
de Pôle emploi publiée vendredi 7 avril. Cette enquête, qui existe depuis 20 ans, a été réalisée auprès de 424.000 établissements entre octobre et décembre 2022.

L’enquête fait état de 3,039 millions de projets de recrutement pour 2023, soit à peine 7.000 de moins qu’en 2022, année record caractérisée par le rattrapage post-Covid. En dépit du ralentissement économique, « les entreprises continuent de recruter« , a commenté Stéphane Ducatez, directeur général adjoint de Pôle emploi en charge du réseau, lors d’une conférence de presse.

72% des contrats sont des CDI ou des CDD longs

La dynamique est portée par les établissements de moins de 10 salariés qui représentent un projet sur deux et ont des intentions d’embauche en hausse de 5%. Les intentions augmentent de 8,3% dans l’hébergement-restauration.

Plus de trois établissements sur dix envisagent d’embaucher avec, nouveau record, 72% des projets de recrutement en contrat durable (54,3% en CDI et 17,9% en CDD de plus de six mois).

L’hôtellerie-restauration, l’agriculture et le soin recherchent

Les métiers les plus recherchés sont les saisonniers de l’agriculture et de l’hôtellerie-restauration, les métiers du soin et d’accompagnement (aides-soignants, aides à domicile, infirmiers), les agents d’entretien, les conducteurs routiers.

Voici la liste des 10 métiers les plus recherchés par les employeurs :

1. Serveurs de cafés, de restaurants
2. Viticulteurs, arboriculteurs salariés, cueilleurs
3. Aides, apprentis, employés polyvalents de cuisine
4. Agents d’entretien de locaux (y compris ATSEM)
5. Agriculteurs salariés, ouvriers agricoles
6. Aides à domicile et aides ménagères
7. Aides-soignants (médico-psycho., auxil. puériculture, assistants médicaux…)
8. Professionnels de l’animation socioculturelle (animateurs et directeurs)
9. Ouvriers non qualifiés de l’emballage et manutentionnaires
10. Cuisiniers

La Normandie et le Centre-Val-de-Loire sont les régions les plus dynamiques (avec des intentions en hausse de plus de 10%) alors que les Hauts-de-France et le Grand Est baissent de plus de 4%.

6 projets de recrutements sur 10 jugés « difficiles » par les employeurs

Conséquence de ces embauches massives, les difficultés de recrutement « se généralisent » et concernent quasiment toutes les entreprises et tous les secteurs, selon Stéphane Ducatez.

En 2023, 61% des projets d’embauche sont jugés « difficiles » par les employeurs, soit une augmentation de trois points.

Les difficultés les plus fortes sont dans la construction (couvreurs, plombiers, menuisiers, peintres…), l’industrie (chaudronniers, soudeurs…), la réparation automobile et la santé.

Voici le top 10 des métiers où le taux de difficulté à recruter est le plus élevé :

1. Couvreurs, couvreurs zingueurs qualifiés
2. Pharmaciens
3. Aides à domicile et aides ménagères
4. Chaudronniers, tôliers, traceurs, serruriers, métalliers, forgerons qualifiés
5. Carrossiers automobiles
6. Techniciens médicaux et préparateurs
7. Plombiers, chauffagistes (ouvriers qualifiés)
8. Spécialistes de l’appareillage médical
9. Conducteurs de transport en commun sur route
10. Ouvriers qualifiés travaillant par enlèvement de métal

Dans plus de 8 cas sur 10, le recrutement aura bien lieu, mais il prendra plus de temps, l’employeur devra rendre l’offre plus attractive (conditions de travail, salaire), élargir son recrutement ou former un candidat.

En 2022, environ 6% des trois millions d’offres de plus d’un mois déposées à Pôle emploi ont été abandonnées faute de candidats.