Comme souvent, c’est « une goutte d’eau » qui a fait déborder le vase. Pour les greffiers du tribunal de Bergerac (Dordogne), comme dans toute la France, elle est tombée au début de l’été avec un projet de nouvelle grille salariale applicable au 1er octobre.
« Il y a une revalorisation en début de carrière, mais les autres, plus anciens, perdent des échelons », explique Rose-Lyse Rolland. Ainsi, avec ses neuf ans d’ancienneté, Jessica Ramby espérait accéder à l’échelon 5 au mois d’août. « Mais avec la nouvelle grille, je repars à l’échelon 3 et j’obtiens une revalorisation de 14,76 € bruts par mois. Je ne peux rien faire de plus avec ça », détaille la greffière, qui plafonne à « un peu plus » de 1 900 euros par mois. Pour Yannick Geraud, qui comptabilise dix-sept ans de greffe derrière elle, le calcul est le même : elle passera certes à l’échelon 6, mais ne touchera pas un euro supplémentaire.
Gérer l’urgence
Pour ces travailleurs de l’ombre sans qui la justice ne pourrait être rendue, il n’y a « aucune reconnaissance » de leur technicité, de leur engagement et de leur travail. À Bergerac, toutes le disent : si elles restent, c’est qu’elles aiment leur métier qui les met pourtant en contact quotidien avec la « misère humaine », les « enfants maltraités », les « récits d’agression ».
« Nous sommes en sous-effectif [NDLR : il manque sept greffiers sur 30 à Bergerac]. Ce que nous gérons, c’est uniquement l’urgence, constate Christel Chaumont. Moi, j’ai une grande frustration, celle de ne pas pouvoir exercer mon métier correctement. » Les greffières, rencontrées jeudi 6 juillet, dénoncent toutes de mauvaises conditions « humaines et matérielles ». « Pour les procédures civiles, notre logiciel a 25 ans. Même pour imprimer, c’est souvent un problème. Chez nous, l’intelligence artificielle c’est de la science-fiction ! »
Pour les greffières, il n’y « a pas de perspective de carrière », entre autres parce qu’elles n’ont pas d’équivalent dans d’autres ministères. « Ils ont voulu repenser l’équipe autour du magistrat, avec des attachés de justice, ajoutent les professionnelles bergeracoises. Pour faire ces missions de greffiers, ils ont embauché des contractuels qui vont être pérennisés et plus payés que nous. » Elles mettent en avant leur formation de juriste, acquise à l’École nationale de greffier, et leur « culture du service public ».
« Ils ont embauché des contractuels qui vont être pérennisés et plus payés que nous »
Fuite du métier
« Interface entre les magistrats et le justiciable », les greffiers ont le « sentiment d’être oubliés » à l’heure où l’État accorde des revalorisations aux surveillants pénitentiaires et aux conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP). « On n’a que des miettes », soupire Jessica Ramby.
D’ailleurs, ils sont de plus en plus nombreux à fuir le métier. Trois greffiers ont ainsi quitté le tribunal de Bergerac ces deux dernières années.
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