On le sait, certains secteurs d’activités, et des métiers en particulier, connaissent de grandes difficultés de recrutement. Parmi les dispositifs mis en place par les entreprises pour attirer des candidats figure la « prime d’arrivée », aussi appelée « prime de bienvenue » ou « welcome bonus ». Vous n’en avez jamais entendu parler ? C’est normal. Sur les sites Internet qui recensent les offres d’emploi, il est possible de trouver des annonces y faisant mention, mais elles ne sont pas légion. Il faut donc connaître cet avantage et bien le chercher. Une requête sur un moteur de recherche du type « ‘prime d’arrivée’ site :emploi.lefigaro.fr », par exemple, permet de filtrer, dès les résultats de recherche, les offres d’emploi listées sur un jobboard en particulier faisant état d’une prime d’arrivée.

Nous avons fait l’exercice sur la partie petites annonces du Figaro Emploi avec la requête « prime d’arrivée » et avons trouvé… quatre résultats. Toutefois, ceux-ci en disent long sur le type de métiers qui peuvent justifier le versement d’une prime d’arrivée aux nouveaux embauchés et sur le type d’employeurs susceptibles de l’attribuer. Les quatre offres listées concernent en effet le même métier. Une formation de trois ans est exigée pour l’exercer : il s’agit d’un diplôme d’Etat. Il existe environ 320 écoles où la suivre en France, réparties dans toutes les régions. Bonne nouvelle : le taux de réussite au diplôme requis frôle les 93%. Le salaire après un an de carrière s’élève quant à lui à 2 026 euros nets et atteint 3 398 euros en fin de carrière, d’après les chiffres du gouvernement, qui précise que ces montants s’entendent après les accords Ségur de la Santé. Pour rappel, ceux-ci ont donné lieu à une augmentation de 183 euros nets par mois à 1,5 million de professionnels des établissements de santé.

Vous avez trouvé ? Il s’agit du métier d’infirmier. Les quatre annonces publiées sur Le Figaro Emploi qui apparaissent dans les résultats de recherche en date du 20 novembre 2023 et qui mentionnent une prime d’arrivée portent plus précisément sur les métiers d’infirmier anesthésiste et d’infirmier en bloc opératoire. Dans les deux cas, les offres mentionnent une prime d’arrivée de 3 000 euros brut, sous conditions. Mais la prime de bienvenue peut être beaucoup plus élevée dans certains établissements. La Clinique des Hêtres au Cateau Cambrésis (Nord), par exemple, propose un « welcome bonus » de 6 000 euros après 4 mois. Un « établissement de santé privé classé parmi les meilleurs hôpitaux français« , comme il se présente dans une offre pour un poste d’infirmier de nuit en neurochirurgie (désormais inactive), proposait quant à lui une prime de bienvenue de « 4 000 euros nets annonces, sous condition de s’engager 2 ans« .

Car le versement d’un tel avantage, qui peut s’étaler sur plusieurs mois, n’a d’intérêt pour la structure d’accueil que si le nouvel arrivant s’engage en contrepartie à rester un certain temps. D’ailleurs, dans un arrêt du 11 mai 2023, la Cour de cassation a validé la possibilité, pour les employeurs, de demander le remboursement partiel de la prime d’arrivée dès lors que le salarié n’a pas tenu son engagement.