Les actionnaires d’Unilever ont rejeté à près de 60% le plan de rémunération des dirigeants du groupe, à l’issue d’un vote consultatif au cours de son assemblée générale annuelle, dont les résultats ont été publiés mercredi en fin de journée. «Nous sommes déçus que le vote consultatif sur le rapport sur la rémunération des directeurs n’ait pas été adopté», a déploré Unilever dans un communiqué. «Nous sommes attachés à l’engagement des actionnaires et nous consulterons au cours des prochains mois, écouterons attentivement les retours et déterminerons les prochaines étapes.»
Il s’agit d’un coup de semonce pour la direction du groupe, alors que la stratégie de Alan Jope, à la tête d’Unilever depuis 2019 et qui a annoncé son départ en septembre, est questionnée depuis des mois par des investisseurs influents. Unilever a dévoilé fin janvier le nom de son futur directeur général, le Néerlandais Hein Schumacher, qui prendra cet été les rênes de l’entreprise.
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Hein Schumacher sous le feu des critiques
Selon le rapport de rémunération des dirigeants rejeté par les actionnaires, Alan Jope a vu sa paye totale augmenter de 10% l’an dernier à 5,4 millions d’euros, bonus inclus. Et la part fixe du salaire de son remplaçant Hein Schumacher a été fixée à 1,85 million d’euros par an, soit une hausse de plus de 18% par rapport à Alan Jope. Ce dernier s’était notamment retrouvé sous le feu des critiques après l’échec de son projet d’acquisition à grands frais de la division de produits de santé de grande consommation du laboratoire GSK, qui avait suscité les protestations d’actionnaires influents. Le directeur général avait alors fait machine arrière et renoncé à faire des acquisitions majeures à court terme.
Le groupe avait dévoilé peu après une réorganisation comprenant la suppression d’environ 1500 postes d’encadrement et l’organisation «autour de cinq types d’activité»: beauté et bien-être, hygiène personnelle, entretien de la maison, nutrition et glaces. Unilever, connu pour les savons Dove, les déodorants Axe, les soupes Knorr ou les glaces Magnum, a publié fin avril un chiffre d’affaires en progression de 7% à 14,8 milliards d’euros au premier trimestre, grâce à de nouvelles hausses de prix pour répercuter l’envolée des coûts face à une inflation qui s’emballe. Le titre d’Unilever à la Bourse de Londres s’effritait de 0,44% à 4418 pence jeudi vers 08H00 GMT.
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