À l’occasion du Festival de la fiction de La Rochelle, un accord a été signé entre les représentants des metteurs en scène de fiction et les producteurs, permettant de mettre fin à près de trente ans de vide juridique.
Publié le 15 septembre 2023 à 18h00
On imagine souvent les réalisateurs et réalisatrices avoir l’entière maîtrise de leurs tournages, et gagner grassement leur vie. Mais la réalité est loin des fantasmes hollywoodiens et des salaires mirobolants d’une poignée de stars de la caméra. Surtout sur le petit écran français – et depuis quelques années, les plateformes. Ces derniers travaillent sans rémunération minimum contractuelle depuis les années 1990. Une exception sur les tournages, où tous les techniciens ont des revenus planchers. Faute d’un syndicat aussi majoritaire que la DGA (Directors Guild of America) outre-Atlantique, les négociations piétinaient depuis vingt-sept ans. Un double accord vient d’être signé vendredi 15 septembre, dans le cadre du Festival de La Rochelle, qui fait écho à celui conclu par les scénaristes hexagonaux lors d’un autre festival, Séries Mania, en mars dernier.
« Les prix étaient jusqu’ici fixés par le marché. Et, insidieusement, ils baissaient. Il était plus que temps de stopper l’hémorragie », se félicite Laurent Jaoui, président de l’U2R (Union des réalisateurs), qui a participé aux pourparlers. « Ces dernières années, les salaires étaient de plus en plus bas », confirme la réalisatrice Adeline Darraux, derrière la caméra d’une vingtaine d’unitaires et de séries tournées ces quinze dernières années (Mauvaise Mère, La Dernière Reine de Tahiti). Selon l’U2R, la rémunération, aussi bien pour les séries que pour les unitaires, a baissé de 20 à 30 % sur cette période, « surtout pour les nouveaux réalisateurs ».
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Les syndicats de producteurs (SPI, Uspa, Spect, Satev) et trois syndicats paritaires (SFR-CGT, Spiac, F3C-CFDT) ont donc signé deux textes qui s’imposent à toutes les productions, sous contrôle du CNC, également présent lors de la signature. Ceux-ci garantissent la mise en place d’une convention collective décidant d’un salaire minimum pour tous les réalisateurs – calculé en fonction du temps de travail –, mais aussi un accord interprofessionnel précisant une enveloppe de rémunération globale minimum, dite EMR, où s’additionnent salaire et droits d’auteur, qui elle dépend des formats, 90, 52 ou 26 minutes.
La convention collective assure un salaire minimum de 300 € par jour, 1 500 € par semaine et 5 250 € par mois – pour treize semaines de travail. L’accord interprofessionnel permet, lui, une enveloppe minimale de 12 000 € pour un épisode de 26 minutes, de 24 000 € pour un 52 minutes, et de 55 000 € pour un unitaire de 90 minutes – des sommes qu’il convient de mettre en perspective avec les semaines de travail nécessaires à la préparation du tournage d’une fiction. Les pilotes, c’est-à-dire les premiers épisodes, profitant d’une rallonge de 3 000 €.
Cet accord permet de recréer un dialogue sain avec les producteurs face aux diffuseurs, qui profitaient de nos divisions.
Laurent Jaoui, président de l’U2R
« On est en pleine mondialisation de la production télévisuelle, renforcée par l’arrivée des plateformes. La concurrence est internationale, explique Jean Lassave, secrétaire général du Syndicat français des réalisateurs CGT (SFR-CGT). Il nous fallait des références, des normes pour l’organisation du travail. Les producteurs ont compris que ça leur permettrait aussi d’obtenir de meilleurs budgets auprès des diffuseurs », puisqu’ils auront des chiffres précis à leur disposition. « Cet accord permet de recréer un dialogue sain avec les producteurs face aux diffuseurs, qui profitaient de nos divisions », renchérit Laurent Jaoui.
Derrière l’enjeu économique, c’est aussi la place du réalisateur, dernier technicien à ne pas avoir de minimum salarial sur les plateaux de tournages, qui était en jeu. « Cet accord garantit notre légitimité et renforce nos responsabilités », se félicite Adeline Darraux. « Il est aussi symbolique d’une union entre réalisateurs, producteurs et même scénaristes pour défendre la création en général », ajoute Laurent Jaoui. Prochaine étape pour les syndicats, trouver un accord similaire concernant les réalisateurs de documentaires, « un genre où les écarts de budgets sont beaucoup plus grands que dans la fiction », note Jaoui. Les négociations reprendront à la fin du mois.
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